Le jour où j’ai rencontré Daniel Cordier par Grégory Baudouin, Président du Cercle Jean Moulin (part 4)

Jean Marc me dit :

• « Tu l’as appelé hier ? ».
• « Non, je l’ai eu au téléphone mercredi, il m’a dit qu’il n’y avait pas de problème, qu’on pouvait venir, qu’il serait là, je n’allais pas l’emmerder encore hier » lui répondis-je, sur un ton que je regrettais à peine ma phrase terminée.

 Il faut dire que suite à des travaux dans son immeuble (ce n’est pas un HLM) et dans l’ascenseur en particulier, habitant au sixième étage, et plutôt que rester cloitré, il m’avait dit qu’il partirait dans un tour du monde. Celui-ci devait l’amener trente ans plus tard, apprendrait on par la suite, aux iles de Pâques.

• « Tu aurais du l’appeler hier » insistait Jean Marc
• « Flute ! » lui répondis-je du tac au tac, quelque peu agacé par ce grain de sable de la grosseur d’un rocher.

 Et je me disais que ces cons du comité d’entente de Mâcon, qui se contentent pour la plupart de jouer au petit soldat homophobe ou de fleurir des monuments aux morts pour toute activité mémorielle (ce qui n’est pas mal vos me direz quand on voit le nombre de personnes présentent aux commémos), ou ces pontes qui se veulent les tenants de la Mémoire nous refusant toute représentativité (représentativité et respectabilité acquises néanmoins auprès de la grande majorité des adhérents des diverses fédérations et institutions par notre travail et présence sur le terrain, par l’organisation d’expositions, de conférences etc..) se marreraient bien si je rentrais bredouille.

• « Je l’ai eu mercredi, il m’a dit que c’est ok ; donc c’est ok ».

En désespoir de cause, je prends mon portable et l’appelle chez lui. Pas de réponse. La catastrophe. Je l’appelle sur son portable. Une sonnerie… deux sonneries… trois sonneries… 

• « Allo ? »

J’ai l’impression que mon cœur explose.

• « Monsieur Cordier, bonjour Grégory Baudouin, Président du Cercle Jean Moulin. Nous sommes devant votre portail mais celui-ci est fermé ». S’en suit un silence qui me semble durer un lustre
• « Mais pourquoi faire ? » A ce moment, une cathédrale me semble tomber sur mon crane
• « Je vous ai appelé mercredi. Nous devions vous rencontrer ce jour pour faire une interview préalable à la projection du film « Les jours heureux » à Mâcon le 27 mai »
• « ah oui…. Bien, montez 2 minutes ».

2 minutes ?! Non ! Non ! Ce n’est pas possible ! Explosais-je dans mon fort intérieur tandis que j’échafaudais des plans alternatifs à la vitesse de la lumière. Surtout garder son calme. Je n’en disais rien à mes comparses qui m’interrogeaient du regard.

• « C’est bon » leur dis-je simplement