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Grégory Baudouin

Grégory Baudouin

Patriote et Républicain, ancien membre des Troupes Aéroportées, Président-Fondateur du Cercle Jean Moulin, mes références sont Jean Pierre Chevènement, Jean Moulin et le Général de Gaulle


Le jour où j’ai rencontré Daniel Cordier par Grégory Baudouin, Président du Cercle Jean Moulin (part 9)

Publié par Cercle Jean Moulin sur 16 Septembre 2014, 21:36pm

Catégories : #Cercle Jean Moulin, #Grégory Baudouin

L’interview se faisait et elle avait aussi cela d’extraordinaire que je lui avais demandé avant le début de celle-ci, comme je l’avais fait au téléphone, « désirez vous que je vous indique les questions que je vais vous poser ? ». Ce jour, comme au téléphone, il m’avait répondu :

 

  • « Non. Je vais vous dire, je n’aime pas cela. Je préfère découvrir la question et répondre spontanément. Vous savez, à mon âge, plus rien ne me fait peur, pas même la suite » et il appuie cette affirmation d’un clin d’œil espiègle et bien senti.

 

« Je vais vous dire » : il dira cela plusieurs fois et j’adorais la chanson de ces quelques mots unis. C’était d’autant plus drôle que cette lumière qu’il avait toujours dans les yeux s’allumait d’autant plus quand il le formulait que s’il avait dit cette phrase comme un autre disait « en vérité, je vous le dis… »

 

Vint le premier « cut ». Je me tournais de suite vers JMB comme un enfant cherche l’approbation dans le regard de son père « j’étais bien ? ». Ce n’est pas tant à moi que je pensais mais parce que je désirais que le film soit impeccable. Je le devais à la Mémoire, je le devais à mes grands-parents, je le devais à ceux qui m’avaient fait confiance depuis toujours jusque dans ce projet, je le devais à Daniel Cordier, je le devais au Cercle Jean Moulin, je le devais à Jean Moulin. Ce n’est pas tant à ma personne que je pensais quoique d’aucuns, envieux, vous auraient dit que je n’accomplissais là qu’un exercice narcissique ; mais je tenais à être au mieux afin de tenter de me hisser « à la hauteur de », et de ne pas rabaisser notre hôte de ma faconde ou de ma fatuité. Et ce fut Daniel Cordier qui me répondait comme pour me détendre « Mais oui, vous avez été très bien ».

 

Nous reprenions le cours de notre entretien quand Daniel Cordier répondit :

 

  • « Vous savez, je ne connais rien à la Résistance »

 

Entendant cela, je restais interdit, ne sachant que dire. Mais il continuait :

 

  • « Je suis resté des années éloigné de la Resistance, je ne suis revenu que du fait d’une émission : celle où Frenay avait dit que Jean Moulin était un cryptocommuniste, et où il avait ajouté que « sauf votre respect, vous ne pouviez savoir puisque vous n’étiez qu’un subalterne ». 

 

Cette assertion me fit penser à ces pseudo-militants de la Mémoire qui n’ont d’autre activité mémorielle que de l’honorer une fois par an et de se comporter comme s’ils s’étaient appropriés un monument aux morts et de la déportation comme on acquiert un marbre pour une tombe. S’ils ne sont que pseudo militants de la mémoire, ils sont devenus de vrais professionnels dans le domaine de la délation mensongère et de la propagation de rumeurs et autres flatulences dans le but unique du maintien de leur pré carré se limitant à la ville. On pourrait même dire qu’ils n’essaient de transmettre que la mémoire de leur ascendance, tout en n’éprouvant toute leur vie que ressenti de n’être pas parvenus au poste qu’ils estimaient devoir être le leur, de droit. Ils se battent maintenant panurgiquement contre le fils, comme leurs ascendants en leur temps se battaient contre la mère comme dans un réflexe pavlovien. Ainsi, se disant transmetteurs de mémoire, hormis en participant à une commémoration, ils n’ont jamais organisé quelque exposition, quelque conférence que ce soit et « n’organisent » qu’une section composée de papa, maman, fiston, sœur, femme, tonton, tata ; on aurait presque pu y voir le chien, le cheval, le chat, le poisson rouge et la tortue de la famille. Ici je pensais à eux, et à d’autres petits soldats d’opérette, et c’est de la pitié voire de la commisération qui me venait à l’esprit.

 

Frenay était le sachant ; mais entre les diseux et les faiseux, les années passent mais il y a toujours un fossé qui ne se comble pas. Il y a ceux qui ont contre eux ceux qui voudraient faire pareil, ceux qui n’en sont pas capables et qui vous envie et la grande majorité de ceux qui ne font rien que parler.

 

Les questions s’enchaînaient et Daniel Cordier ne donnait aucun signe de fatigue, ni aucun signe d’impatience. Il continuait à se prêter au jeu des questions – réponses avec les trois gamins qui étaient devant lui.

 Le jour où j’ai rencontré Daniel Cordier par Grégory Baudouin, Président du Cercle Jean Moulin (part 9)
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