Le jour où j’ai rencontré Daniel Cordier par Grégory Baudouin, Président du Cercle Jean Moulin (part 3)

Le dé à coudre servi, la recherche de lieux d’aisance se fait prioritaire bien qu’il faille y mettre la pièce, ce qui me gonfle singulièrement. Tandis que JMB exige de passer le premier, nous sentons tous la pression qui monte avec l’heure fatidique qui approche. C’est la première fois pour eux qu’ils vont faire une interview, et ce n’est pas un micro-trottoir : c’est le Secrétaire de Jean Moulin qu’ils vont rencontrer. Qu’elle n’est pas ma stupeur lorsque je demande au bougnat si Daniel Cordier est sympa. Bien qu’habitant à 200 m, il ne le connaît pas même de nom. Pfffffffffffff, inculte personnage. Je reprends les questions que j’ai l’intention de poser à Daniel Cordier quoique je les connaisse par cœur ; mais comme un comédien pris par le tract après la générale, je ne peux m’empêcher de relire mon texte. Je me dis avec horreur que j’ai tout oublié, que je vais paraitre pour amateur ; et puis me rappelant mes années passées au conservatoire national d’art dramatique, je me raisonne et sais que le texte viendra de lui-même au moment opportun. Je change un mot pour mettre un certain antisémitisme en lieu et place d’un antisémitisme certain afin d’atténuer le propos, il faut dire que je n’ai pas envie de me brouiller avec l’homme à notre première entrevue ou au cours de l’entretient. L’amendement est approuvé par le prof de fiançais et valider par junior. Il faut dire que 2 semaines auparavant j’avais lu à JMB la trame de mes questions et celui-ci les avait mis en forme.une boule s’installe dans mon ventre et une autre dans la gorge. Le tract. Je connais cette appréhension et puis tous les grands la connaissent aussi. Elle me rappelle aussi cette irrépressible impression après avoir entendu : debout ! Relevez les sièges. Accrochez les SOA ! Vérifiez ! Avancez !...il me faut donc parler pour évacuer le stress et je rigole de ma dégaine tandis que nous marchons sur le trottoir. J’ai mis mon costume fétiche, un costume croisé deux boutons noir et rayé gris, ma cravate fétiche tirant sur le bleu blanc rouge, et mon feutre que d’aucun qualifie de Jean Moulin quand d’autres le nomme Capone. Habillé classe, il faut le dire, je me balade avec un sac plastique Prisu à la main avec du matos léger dedans. « Oh les ploucs ! » interpellais je en riant mes amis, c’est qui la star ici ? Vous pouvez pas porter vos merdes de matos ? » et bien sur les trois de repartir en riant mes comparses ayant parfaitement compris l’humour et l’incongruité d’apparence et de situation entre le sac trouvé et mon apparence.

200 mètres plus loin, nous ne rions plus. A ce moment, on ne fait plus les malins, moi le premier. On y est. Le cœur battant je vois les noms qui défilent sur l’interphone quand j’accroché celui de Daniel Cordier. J’appuie, ça sonne… Silence. J’attends. Je resonne… resilence. Ah non ce n’est pas possible !!!!!