« tatoo » par Grégory Baudouin

« La folie touche la France ». Non pas la folie de la guerre, quoique la folie des haines recluses semblent refaire surface, mais la folie du tatouage. Votre serviteur en a cinq et sa douce un. Bien sûr, notre grande a déjà demandé pour en faire un. Une amie des nôtres nous disait qu’elle avait pu admirer sur les plages naturistes, nudistes et textiles que la folie tatoo semblait s’être propagée comme une épidémie, et il y a fort à parier qu’il s’agisse d’une pandémie.  En effet, si on en croit les photos de par le monde, de plus en plus de personnes ont un tatoo sur le corps, que ce soit le tatoo discret voire « un dos » quand ce n’est tout le corps.

Mais d’où vient cette subite progression de faire de son corps un corps unique, si t’en est qu’il ne le soit déjà ? En effet, même chez les jumeaux parfaits ayant une ressemblance à se méprendre, pas une personne n’a les mêmes seins, le même sexe, les mêmes fesses ou le même corps tout simplement y compris au niveau du grain de la peau. Ce sont de véritables œuvres d’art que l’on entre-aperçoit parfois ou que l’on voit. Certains sont jusqu’aux boutistes, allant jusqu’à se faire tatouer le visage. Nous ne comprenons pas le tatoueur qui accepte cela. Chacun et tous savent que l’action est quasi irréversible et que même à effacer un tatoo au laser, il en restera une trace. C’est de la même veine, à notre sens, que ces bouchers qui font des implants mammaires aux femmes dignes de Zeppelin et des bouches que ne renierait pas Donald Duck.

Certains y voient une mutilation, certains y voient une régression de l’homme au niveau du sauvage, d’autres se rappellent les camps de la mort. A ceux-ci nous répondrons que le tatoo, lorsqu’il reste dans un cadre raisonnable, normal (mais qu’est ce que le raisonnable ou la normalité ?) n’est en rien une mutilation, qui n’a rien en tout cas rien à voir avec les piercings à outrance et encore moins les scarifications, pour ne pas parler des implants et autres brûlures. Nous répondrons aussi que le sauvage avait un besoin d’identification et d’appartenance, le « civilisé » à quant à lui besoin d’affirmation et de différencialisation. Enfin, il est vrai que Ilse Koch, alias la chienne de Buckenwald, aimait à récupérer les tatoos sur les corps des Déportés et en faisait des abat- jours ; nous répondrions autre époque autre mœurs.

Il n’est plus non plus affirmation d’appartenance à un gang. Aujourd’hui le tatoo est gaie. Mais chacun et tous se doivent de bien comprendre et prendre conscience, comme nous le disions précédemment, qu’un tatoo fait sur un coup de tête sera un tatoo qui sera regretté. Un tatoo doit être réfléchi, mûri avant d’être réalisé. Il ne doit être réalisé que par une personne majeure et majeure dans sa tête. A ces conditions, et à ces conditions uniquement, alors le tatoo pourra être exposé, voire exhibé fièrement l’été sur les plages textiles, naturistes et nudistes pour le plus grand plaisir du porteur comme  celui du mateur .

Mais une question me vient à l’esprit : est-il vraiment utile de mater les gens tatoués comme des extra-terrestres ? …

L’heure du repos n’est pas encore arrivée, que la Force soit avec vous, Salut et fraternité.