Souvenirs d'en France JC Blanc mai 2014

J'en ai bavé, dés tout petit

A l'école de mon village

Garçon timide et émotif

Mais pourtant sage, comme une image

A peine 8 ans, venais d'éclore

Lâché dans la classe des primaires

Un tableau noir pour décor

Coquin de sort, pour mes misères

En regardant autour de moi

Personne bronchait, tous en émoi

Déjà la mode unisexe

Filles et garçons, mêmes complexes

Mais vous savez, à cet âge là

On ne s'observe, que par en dessous

Mais l'air de rien, on fait son choix

Bouc émissaire, pour prendre des coups

Tout de suite l'ai remarqué

Ce paresseux, la goutte au nez

Maître chanteur, un peu gonflé

Tricheur, vantard, à la récré

Déjà précoce rancunier

Avec moi, pas rigoler

Lui en laissais jamais conter

Hélas le traître éhonté

A la maîtresse, me cafardait

Fumait sa clope, pour faire le cake

Fier, courageux, mais en cachette

Les pauvres filles, un peu benêtes

Ciraient les pompes de leur vedette

En grandissant, m'a poursuivi

De cette sangsue, je suis maudit

Même en seconde, au lycée

N'avait de cesse, de m'emmerder

Adolescent décébré

Mais véritable obsédé

De s'en branler et de mal faire

En résumé, pas une lumière

Evoluer, trop demander

Car de cervelle était privé

Quelques neurones éjaculés

De son falzar plein à craquer

Dire que l'on prône, l'égalité

Tous les mêmes, configurés

Machine à gosses, a des ratés

Que va-t-on faire de nos déchets

Pas poursuivi, par les études

A disparu dans la nature

Mais a gardé ses habitudes

Forces rigolades, forces bitures

Souvenirs d'enfance, rendus bien rances

On a même âge, mais différence

La soixantaine, pas mal foutu

Quand lui s'entoure de morues

Adepte d'école buissonnière

Avec pour but le RSA

Sa trajectoire, ordinaire

Suis devenu, simple fonctionnaire

N'ai pas tellement fait plus d'éclats

Mais ce qui compte, c'est d'être conscient

Se punissent eux-mêmes, les méchants

Philosophie, juste pour 100 balles

Vaut mieux que tronche pitoyable

Nos algarades sont oubliées

Même qu'on trinque à l'amitié

Avec une pointe de regret

Ne pas l'avoir dérouillé

Ainsi diffèrent nos chemins

C'est le destin, disent les anciens

Quand dans les gènes, t'es marqué

Ton avenir est tout tracé

En vieillissant, on réfléchit

Qu'ai-je fait de ma garce de vie

Au rendez-vous des réussites

Sont pas nombreuses les élites

Petit bonhomme encore fébrile

Ton avenir tient qu'à un fil

Te tracasse pas, ton étoile brille

Encore faut-il, être fertile

Ce bout de fable, l'ai trafiqué

Suis bricoleur de la pensée

Môme du voisin, m'a inspiré

En avait marre, d'être chahuté

Pris ma revanche, sur mes années

                                                      JC Blanc         mai 2014